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Bio Jusqu’où la fidélitéà l’esprit origi Bio Jusqu’où la fidélitéà l’esprit originel ?

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La bio va-t-elle perdre son âme à mesure que les rangs de ses producteurs grossissent et que la demande explose ? C’est cette question particulièrement prégnante que nous explorons cette semaine (lire page 20). Car la polémique qui a éclaté publiquement fin mai sur le chauffage des serres n’est en fait que l’arbre qui cache la forêt d’interrogations plus larges, sur ce qui peut être accepté et ce qui ne doit pas l’être. Les producteurs bio « historiques » et leurs organisations (Fnab, Synabio, Biocoop, etc.) sont à la pointe de ce combat, pour défendre l’esprit originel face à ce qu’elles considèrent comme des dévoiements potentiels et des dérives mercantilistes. Autrement dit, une sorte d’« industrialisation » de la bio avec des légumes hors saison, des poulaillers à forte densité, des élevages de volailles de chair sans taille limite, etc. Elles martèlent que ce n’est pas seulement un mode de production qui est derrière le logo AB mais une démarche sociétale plus globale.

Or, cette posture est de plus en plus chahutée par des vents contraires, à commencer par le poids important pris par les importations, qui représentent 30 % du bio consommé en France, en face desquelles il faut rester compétitif. À l’étranger, on ne partage pas forcément ce positionnement strict et haut de gamme. Il suffit par exemple de constater qu’en Ukraine, des fermes de 1 000 ha et plus basculent dans la bio, par l’odeur du marché alléchées..

En France, l’arrivée récente d’une grosse vague de néoconvertis bouleverse aussi la donne établie depuis plusieurs décennies, certains producteurs étant surtout séduits par les opportunités économiques, plus que par les convictions. En d’autres termes, le monde de la bio perd de son unité, avec le risque de tiraillements entre « Anciens et Modernes ».

Dans ce débat, on n’entend pas beaucoup la grande distribution, trop affairée à profiter de l’engouement des consommateurs et des marges juteuses qu’elle tire du bio. L’essentiel pour elle étant d’abord de s’assurer un certain flux de marchandises…

Ces aspects ne sont pas encore tranchés ni résolus (les États membres devaient se positionner cette semaine sur de nouvelles propositions touchant au cahier des charges européen) que se profilent déjà de nouveaux questionnements liés aux avancées technologiques. Par exemple, quelle part de robotisation la bio va-t-elle pouvoir accepter ? Ce sujet a agité dernièrement la réunion d’un Gab breton avec une salle quasiment coupée en deux.

 

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